24 Place 
Beaumarchais
 
Écriture Adèle Gascuel
Mise en scène Catherine Hargreaves
sur un projet initié par Brahim Koutari









































































CRÉATION OCTOBRE 2025
MC2 : Grenoble

Théâtre à partir de 14 ans
Durée :  1h10

Dossier Artistique
Brahim a grandi à Échirolles - dans la ZUP, zone huppée de Grenoble - son quartier. Très jeune, les contrôles policiers lui apprennent ce qu'on attend de lui, comme de tous les Arabes de banlieue semblerait-il : voler, être contrôlé, dealer, être contrôlé, aller en prison, recommencer. Pourtant, Brahim rêve d'ailleurs. Il se voit footballeur.
Il se forme comme électricien. À force de persévérance et de ténacité, c'est finalement le théâtre qui lui permettra de donner forme à ses rêves... et de raconter son amour du quartier.

Parcours d'un jeune homme arabe et musulman de France, ce récit de vie évoque autant la difficulté à s'imaginer un avenir quand on grandit dans un territoire apparemment oublié de la République, que l'improbable rencontre avec le théâtre, dans un milieu où le jeune homme ne se sent pas non plus toujours à sa place. C'est aussi l'occasion de parler d'amour, de foi, d'entraide et de fierté.


Production
MC2: Maison de la Culture
de Grenoble - Scène nationale,
Cie les 7 soeurs

Soutien 
Ville d'Échirolles, Théâtre National Populaire de Villeurbanne, Théâtre Ouvert - Centre national des dramaturgies contemporaines
Texte
Adèle Gascuel
avec la complicité de Brahim Koutari

Mise en scène
Catherine Hargreaves
en collaboration avec Adèle Gascuel

Jeu
Brahim Koutari

Scénographie
Benjamin Lebreton

Lumière
Stéphanie Daniel

Son
Patrick Jammes

Costumes 
Suzanne Devaux

Assistanat à la mise en scène 
Angélique Heller

Construction décor 
Atelier de la MC2: Grenoble






Représentations 7 au 17 oct. 2025 / MC2: Grenoble 
6 au 16 nov. 2025 / Théâtre Gérard Philippe, Saint-Denis
17 mars 2026 / La Rampe, Échirolles
8 et 9 avril 2026 / Comédie de Colmar



Répétitions5 au 16 mai 2025 / MC2: Grenoble  8 sept. au 6 oct. 2025 /  MC2: Grenoble




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Contrôle
C’est bon ?
Vous êtes prêts ?
Regardez.
Je mets un col roulé, un jean, un beau manteau.
Ouais, vous y êtes ?
Tout le monde, vous êtes sûrs ?
Pas facile, hein pas facile, Brahim sans ses survêts, mais allez-y ! Vous croyez quoi, que c’est encore l’Arabe de service qui va faire tout l’boulot ici ? Ben non ! Hé, trop facile !
Faut bosser un peu, que tout le monde charbonne ici.
C’est bon ?
Vous y êtes ?
Vous m’avez mis le col roulé ?
Le jean, le beau manteau ?
Ok.
Alors, maintenant...
Est-ce que vous croyez que là, ça passe ? Ça passe ou ça passe pas ? Ça passe ?
Est-ce que là, je me fais contrôler ? Contrôle ?
Pas contrôle ?
Contrôle.
Évidemment. Évidemment contrôle. Toujours. (...)

Depuis le premier contrôle à quatorze ans, comme un rituel de passage, nous sommes désormais disponibles à être régulièrement palpés, touchés par la main des condés. De jour, de nuit, semaine après semaine et jours fériés.

 
Devenir Acteur

Brahim énonce les questions comme s’il tapait sur Google.
Comment devenir acteur ?
Comment devenir acteur quand sa famille n’est pas connue ?
Comment devenir acteur quand on est pauvre.
Comment faire une formation théâtre quand on est pauvre.
Est-ce que ça coûte cher de devenir acteur.
Combien de pourcentage de réussite.
Si on réussit pas, est-ce que c’est vrai que je finis à la rue?
Parcours Tom Hanks.
Parcours Di Caprio.
Parcours George Clooney – Ah ben lui, il a mis vingt piges à réussir. Ben voilà. Faut pas désespérer.

Au bout de deux mois, mort de trouille, je me lance :
 « Maman, papa, j’ai envie de faire ça. »
J’entends déjà la réponse de ma mère :
« Brahim, ya rabbi. Tout mais pas ça.
Va travailler correctement, s’il te plait. » 
... mais sa voix sort, et elle dit : 
« Ben oui. Vas-y. Fais-toi plaisir, trouve ton bonheur mon fils. »

Mon père prend le temps. Il pense :
ça lui passera. Il pense : c’est bien gentil mais lui, Brahim, un enfant des cités, un musulman avec ses principes et sa foi, un Arabe avec sa langue du quartier et sa colère et ses flammes, comment est-ce qu’il pourrait trouver sa place ?

Mon père connait mieux que moi l’ampleur de la montagne que je me propose de gravir.

Alors un jour dans la cuisine, il me propose un pacte. « Lance-toi, vas-y. Essaie. Mais si à vingt-cinq ans, tu n’as pas de revenu de ce métier, tu peux garder le théâtre comme hobby, mais tu travailles. Tu gagnes ta vie. »








“Brahim Koutari, d’une cité d’Échirolles au théâtre de Saint-Denis”
Médiapart, Jean-Pierre Thibaudat


“ (...) Après de longs entretiens avec Brahim Koutari, Adèle Gascuel a écrit le texte du spectacle, simple, rythmé, souvent percutant, sachant moduler les inflexions au fil  des réflexions de l’acteur tout en tenant à distance les pièges de la fiche autobiographique pour mieux mettre en évidence le travail tâtonnant d’apprentissage de l'acteur depuis ses premiers pas et jusqu'à aujourd'hui, là devant nous. .

Très bien dirigé par la metteuse en scène Catherine Hargreaves, sans le moindre narcissisme et dans une volonté de partage, l‘acteur porte en scène des pans de sa vie avec un évident plaisir sans cependant céder à la complaisance du stand up, lui préférant la complicité tacite avec le public.”






“Brahim Koutari ou la revanche d’un Arabe”
Coups d’oeil, Peter Avondo


“À travers son récit intime et sensible, le comédien passe le racisme ordinaire au peigne fin et porte une parole d’une rare franchise, dans le sens comme dans la forme.

(...) Dans la mise en scène comme dans la direction d’acteur, Catherine Hargreaves trouve un équilibre d’une grande justesse entre les différents niveaux de récit. De la confession face public à l’introspection, en passant par les tableaux de reconstitution qui ajoutent à la puissance du récit, elle emmène le comédien sur un parcours particulièrement fluide. À ses côtés, Adèle Gascuel jongle à son tour entre écriture quotidienne et envolées poétiques. De cette collaboration naît une pièce qui touche avant tout par sa sincérité.

Brahim Koutari n’en manque pas, par ailleurs. Avec autant de pudeur que de générosité, l’interprète n’hésite pas à se livrer dans la plus grande intimité. (...) Le texte, écrit comme une prière, se reçoit avec un certain respect. À chaque niveau, 24 Place Beaumarchais devient alors l’expression vibrante d’un jeune homme qui s’est battu pour donner vie à ses rêves.”



Brahim Koutari, l’échappée
Sceneweb, Nadja Pobel


“Dans ce projet personnel venu des tripes et où le rire surgit fréquemment, même les murs qui servent de décor sont désormais mouvants.”




24 place Beaumarchais : la force d’un texte, la virtuosité d’un comédien
Le Dauphiné Libéré, Clément Berthet


“Il y a des spectacles qui vous illuminent et qui éclairent, le temps d’une soirée, un monde qui ne tourne pas très rond. Il y a des spectacles qui vous donnent les larmes aux yeux dès les premiers mots du comédien. Il y a des spectacles qui disent les choses mais avec une infinie finesse. 24 place Beaumarchais était sur le papier prometteur. Il s’est avéré virtuose. 

(...) Les mots sont parfois forts, les gestes aussi, notamment quand Brahim parle des contrôles de police ou du regard de ses camarades de promo à l’École de la comédie de Saint-Étienne. Mais l’ensemble n’est jamais revanchard. Il est même parfois très drôle. Car on peut dire les choses sans verser dans le pathos. Les messages n’en sont que plus forts. Et c’est toute l’intelligence du texte écrit par Adèle Gascuel et mis en scène par Catherine Hargreaves, sa compagne.” 















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